Démarche
Je rapproche ma photographie de l’archéologie, je vais fouiller, creuser jusqu’à trouver un élément précieux. Souvent, est précieux ce qui est éphémère, rare, irremplaçable, menacé de ne plus exister. C’est ce que je cherche à déceler dans les espaces et les paysages qui nous entourent. Ce geste de représenter est proche de celui de collecter. Cette collecte se déclenche par résonance ; ce que je vois est un écho, comme une réponse, une preuve de ce qui existe encore et que l’on veut garder vivant.
Je cherche à ouvrir des questions pour dévoiler un autre monde, un monde qui suggère. Car je ne souhaite pas démontrer mais laisser la confusion, l’étrange et le fragile s’inviter. Ils sont des états de transformations qui nous déplacent vers une tension, un point de bascule, propices à mieux ressentir ce qui nous entoure.
Je m’intéresse aux sensibilités à nos environnements, à la façon dont les paysages nous habitent et construisent nos identités. Comment les étendues nous deviennent intimes et quels liens nous conservons avec la mémoire des lieux, des sols, des croyances.
Je montre ce qui disparaît, mais cherche ce qui demeure. Je travaille un temps qui serait un temps géologique, des origines au présent, et je vais vers le minéral, le végétal, l’organique et l’animal pour lier les éléments. John Muir disait qu’en entrant dans la nature on en devient un élément. Ma pratique de la photographie est indissociable de cette sensation d’immersion.
Je m’entoure actuellement de deux ouvrages : Les religions de la préhistoire de l’archéologue André Leroi-Gourhan, et Cosmogonies, la préhistoire des mythes de l’historien Julien d’Huy. Ils me permettent de comprendre comment nos ancêtres donnaient du sens au monde qui était le leur pour questionner ce qui s’enracine aujourd’hui en nous en profondeur.
Je développe mon travail en Catalogne et en France, principalement dans les parcs naturels régionaux de l’Alt Emporda, des Pyrénées Orientales et des Hautes-Pyrénées.
Toutes les photographies sont tirées en argentique sur papier baryté ou en laboratoire numérique en piezzographie avec des encres au charbon sur des papiers en fibres naturelles 100% coton ou riz Ivanova – Hahnemühle ou sur papier japonais Awagami Kozo blanc. Chaque tirage est réalisé en édition limitée et accompagné d’un certificat d’authenticité, signé et numéroté. Formats et tarifs disponibles sur demande.